| CONFÉRENCE - SIGNATURE AU CENTRE, MARC GUILLAUME |
Jeudi 7 février 2019 à 19h
L’ŒUVRE PRODIGIEUSE D’ELENA FERRANTE
À LA RECHERCHE DE L’INTIME
de Marc Guillaume
Cent mille milliards éditeur, Paris, 2018
“La plupart des best-seller récents, ceux qui atteignent des dizaines de millions d’exemplaires vendus dans le monde entier, sont les produits d’une forme d’industrialisation mondialisée de l’’édition mais n’appartiennent pas à la « vraie » littérature. Celle à propos de laquelle Georges Bataille écrivait « la littérature est l’essentiel, ou n’est rien ».
Il y a cependant, selon moi, deux exceptions, italiennes toutes les deux : Umberto Eco avec Le Nom de la rose et Elena Ferrante avec L’amie prodigieuse.
Car je soutiens la thèse que ce livre n’est pas rien, rien qu’un best-seller, et qu’il va à l’essentiel. Trop de critiques se sont limités à l’hypothèse qu’il s’agissait d’un simple divertissement intéressant principalement les femmes (c’est vrai que le lectorat est très majoritairement féminin mais c’est le cas pour la littérature dans son ensemble, les hommes lisant de moins en moins de romans). Trop de médias également se sont préoccupés seulement de résoudre l’énigme de l’auteur.
Au plus loin de ces positions, j’ai trouvé dans le livre de Ferrante, et d’ailleurs aussi dans le reste de son œuvre, l’approfondissement et même l’extension de concepts proposés par des philosophes et des écrivains majeurs : Antonin Artaud, Giorgo Agamben, Clément Rosset, Marguerite Duras et surtout François Jullien.
Les concepts développés par ce dernier philosophe, ceux d’écart, de seconde vie, et d’intimité/altérité m’ont conduit à lire Ferrante comme l’auteur qui nous invite à un voyage au bout de l’intime et fonde, grâce à ce long voyage, une théorie d’une certaine forme d’amitié, une amitié singulière construite sur les jeux de l’intime et de la cruauté.”, Marc Guillaume
Marc Guillaume a collaboré à la revue Traverses du Centre Beaubourg et aux Cahiers de médiologie fondés par Régis Debray. Il a publié des essais sur l’altérité (avec Jean Baudrillard) et sur la question du genre. Il a contribué au Cahier de l’Herne (2018) consacré à François Jullien en développant le thème de l’amitié et de l’intime.
La rencontre sera suivie d’une séance de dédicace de l’auteur autour d’un verre à l’italienne.
Entrée libre dans la limite des places disponibles au Centre culturel italien - 4 rue des Prêtres Saint-Séverin 75005 Paris - Métro Saint Michel ou Cluny La Sorbonne
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